L’effet du thrust thoracique supérieur sur l’hypertension artérielle


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Il est traditionnellement avancé que l’action manuelle sur les premières vertèbres thoraciques peut avoir un effet de normalisation de la tension artérielle. Le niveau de preuve doit être de même importance que celui avançant l’influence de la lune sur la poussée des légumes du jardin. 

Objectif : 

Les objectifs de cette étude étaient de déterminer s’il existait des effets immédiats statistiquement significatifs de la manipulation vertébrale thoracique supérieure sur la physiologie cardiovasculaire chez des patients hypertendus. 

Méthodes : 

Cinquante participants hypertendus, plutôt obèses ou peut être simplement de conformation habituelle quand on est hypertendu au Texas (âge = 45,5 ± 13,9 ans, hauteur = 1,69 ± 0,10 m, masse corporelle = 93,9 ± 21,5 kg !) ont été randomisés dans un essai contrôlé en simple aveugle impliquant deux groupes d’étude : 

  • l’un bénéficiant d’une manipulation vertébrale thoracique en décubitus sur T1 à T4, par un chiropraticien ayant 20 ans de pratique, 
  • l’autre faisant partie d’un groupe contrôle sans contact rachidien (simple croisement et décroisement des bras en décubitus). 

L’électrocardiogramme, l’oxymétrie de pouls bilatérale et la mesure bilatérale de la tension artérielle avant intervention, une minute et 10 minutes après l’intervention ont servi d’indicateurs. 


Oldies but goldies, quelques études passent les années sans que leurs conclusions soient trop remises en cause… Ou pas. Je profite des vacances pour ce retour vers le (peut être) futur. Note rédigée originellement dans ActuKiné le Mardi 20 Décembre 2016


Un test de Student a été utilisé pour comparer les différences entre les groupes au départ. Une analyse de variance portant sur des mesures répétées a été utilisée pour comparer les changements au sein des groupes au fil du temps. 

Résultats : 

Des modifications de l’électrocardiogramme, cliniquement minimes, ont pu être retrouvées, dans le sens d’une diminution de l’activité auriculaire et une augmentation de l’activité ventriculaire, mais les deux groupes n’apparaissaient pas parfaitement similaires pour certaines variables (oxymétrie, ECG) avant intervention. 

Il n’y avait pas de différences entre les groupes avant expérimentation concernant la tension artérielle, et pas après non plus. Rien de notable aussi concernant l’oxymétrie. 

Conclusion : 

Les résultats de cette étude suggèrent que la physiologie cardiovasculaire n’est pas affectée sur le court terme par la manipulation vertébrale thoracique supérieure chez les sujets hypertendus à un niveau cliniquement pertinent. 

Commentaire : 

Indépendamment de tout effet intrinsèque supposé de la manipulation sur le système cardio-vasculaire, une expiration profonde, une compression thoracique importante ne sont pas susceptibles de modifier le tracé d’un ECG une minute après, par rapport à un patient allongé au repos bras croisés en décubitus ? 


Référence bibliographique : 

John Ward, Ken Tyer, Jesse Coats, Gabbrielle Williams, Kristina Kulcak. Immediate effects of upper thoracic spine manipulation on hypertensive individuals. J Man Manip Ther. 2015 Feb; 23(1): 43–50. 

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