Dans une manoeuvre de rotation du pelvis, lors de la mobilisation passive par exemple, les amplitudes permises par l’anneau pelvien seraient à moitié dûes aux sacro-iliaques et à la symphyse pubienne et à moitié due à… la déformation de l’os.
La pauvre fiabilité des tests sacro-iliaques et de la symphyse pubienne pourrait être liée aussi aux déformations osseuses de l’os coxal et/ou du sacrum lors de mouvements imposés au bassin en thérapie manuelle.
Oldies but goldies, quelques études passent les années sans que leurs conclusions soient trop remises en cause… Ou pas. Je profite des vacances pour ce retour vers le (peut être) futur. Note rédigée originellement dans ActuKiné le Mercredi 21 Décembre 2016
Une étude de 2012 [1] menée par Annelies Pool-Goudzwaard avait conclut que, sur des bassins de spécimens âgés en moyenne de 72 ans (étendue de 65 à 80 ans), l’amplitude des mouvements obtenue en rotation bilatérale de l’os coxal dans le plan sagittal était autant liée à la déformation des os qu’aux mouvements (millimétriques et de quelques degrés), des trois articulations du bassin.
Annelies Pool-Goudzwaard
Le début de déformation était obtenu pour des pressions minimes, de l’ordre de 50 N, sur ces bassins cadavériques de sujets âgés.
L’étude cite une étude précédente dans laquelle des forces de 239 N et 220 N ont été réalisées par un praticien lors du test d’écartement des EIAS en décubitus, mais elle ne se prononce pas sur une éventuelle déformation osseuse dans ce mouvement réalisé dans le plan transverse.
Cette histoire de déformation ne fait pas l’affaire de Divya Bharatkumar
Adhia, à la recherche du test sacro-iliaque ultime, soit le test HABER.
Divya Bharatkumar Adhia
Il consiste à rechercher, sur un patient en procubitus, une douleur en abduction horizontale coxo-fémorale à 50°, mouvement permettant un baillement antérieur des deux sacro-iliaques.
Elle a vérifié [2] l’absence de déformation du bassin lors de ce test, plus précisément entre les EIAS et EIPS.
Elle considère que, chez ces patients de 30 ± 9 ans asymptomatiques et vivants, il n’y a pas de déformations significatives. Le test HABER, fiable et valide comparativement à une batterie de tests sacro-iliaques, pourrait solliciter préférentiellement l’articulation et non l’os, sans déformation notable.
Conclusion :
Le bassin se déformerait dans le plan sagittal et ne le ferait pas dans le plan transverse, pour des appuis compatibles avec les forces exercées en clinique.
Références bibliographiques :
[1] Pool-Goudzwaard et al. Deformation of the innominate bone and mobility of the pubic symphysis during asymmetric moment application to the pelvis. Man Ther, 17 (2012), pp. 66–70
[2] Adhia DB, Tumilty S, Mani R, Milosavljevic S, Bussey MD. Innominate segment deformation during passive hip abduction and external rotation. Man Ther. 2016 Dec;26:235-237. doi: 10.1016/j.math.2016.06.004.