Diététique, exercices & cancer évolué


Un patient présentant un cancer avec métastases nous est adressé pour soins paillatifs et rééducation ; le médecin prescrit des massages doux et de l’actif aidé sans fatigue.

Mais aujourd’hui, diététique et exercices ne sont plus des contre-indications. N’avons nous à proposer à ces patients que de la compassion attentive ? 

Les cancers avancés et métastatiques modifient considérablement la composition corporelle, entraînant une diminution de la masse maigre et des effets variables sur la masse grasse. Ces effets sur la composition corporelle sont associés à un dysfonctionnement physique important et à un mauvais pronostic chez les patients atteints de cancer. 

Alors que l’exercice et les interventions nutritionnelles sont susceptibles d’être bénéfiques pour contrecarrer ces effets, on sait relativement peu de choses sur l’utilisation de ces interventions chez les patients atteints d’un cancer avancé ou métastatique. 

20 articles ont été identifiés sur le sujet. Dans l’ensemble, l’exercice ou les interventions combinées d’exercice et de nutrition étant bien tolérées avec peu d’effets indésirables. 

Les deux approches peuvent préserver la masse maigre, tandis que seules les interventions combinées peuvent entraîner des modifications de la masse grasse. 

Ce que l’on sait

Les patients atteints d’un cancer avancé ou métastatique vivent désormais plus longtemps, avec des changements profonds dans leur composition corporelle. 

Certains cancers, notamment ceux du sein et de la prostate, sont associés à une prise de poids importante, tandis que d’autres, comme le cancer gastro-intestinal, entraînent une perte de poids significative. 

Ces altérations peuvent être dues à un apport alimentaire inadéquat et à une activité physique réduite, ainsi qu’aux effets cataboliques de la maladie maligne sous-jacente ou du traitement du cancer. 

Ces modifications de la composition corporelle ont un effet péjoratif sur la fonction physique, augmentent le fardeau psychologique et la fatigue, diminuent la qualité de vie.

L’un des changements majeurs est la perte de masse maigre, principalement par la perte de muscle squelettique. C’est un facteur de mauvais pronostic, associé à une mortalité accrue et à une plus grande toxicité du traitement. 

Les séjours hospitaliers sont plus longs. 

La cachexie, syndrome d’amaigrissement caractérisé par une perte de poids, est principalement due à la perte de muscles squelettiques avec ou sans perte de graisse. Elle se retrouve dans 50 % des cas et elle réduit la survie. 

La sarcopénie est un syndrome distinct caractérisé par une perte de muscles squelettiques et un dysfonctionnement physique. Souvent associée au vieillissement, elle se manifeste fréquemment chez ces patients.

Parallèlement à la perte de masse maigre, les patients atteints d’un cancer avancé ou métastatique subissent d’importantes modifications de leur masse grasse, mais elle peut être gagnée ou perdue en fonction du type de cancer, du stade et des traitements. 

L’exercice physique est un complément thérapeutique efficace aux traitements anticancéreux conventionnels ; il améliore la qualité de vie et la fonction physique des patients atteints de cancer. 

Le dernier guide de pratique clinique de la Société européenne d’oncologie médicale (ESMO) sur la cachexie associée au cancer recommande une prise en charge comprenant à la fois un soutien nutritionnel et un entraînement musculaire. 

Ce que cette revue avance 

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