
Travailler le contenant autant que le contenu est un vieux débat en kinésithérapie respiratoire. On est loin des tendances actuelles prônant l’entrainement actif et l’activité physique, mais quelques études portant sur la thérapie manuelle du diaphragme, les techniques ostéopathiques à visée respiratoire, ou plus globalement comme celle-ci sur une thérapie manuelle plus « orthodoxe », semblent montrer un avantage à l’ajout de ces thérapies passives dans la cadre de la BPCO.
Vous lirez que la posologie est un peu lourde (ce n’est pas une séance miracle qui guérit tout) et noterez que cette thérapie est ajoutée au traitement classique globalement auto-administré, ce qui induit un biais dans la comparaison : quand on s’occupe plus des patients, globalement, ils vont mieux. Est-ce que le jeu en vaut la chandelle ?
Indicateurs
La fonction pulmonaire, la force des muscles respiratoires, la capacité fonctionnelle respiratoire, la dyspnée, la fatigue et la qualité de vie ont été évaluées respectivement par spirométrie, appareil de pression buccale, test de marche de six minutes, échelle de dyspnée modifiée du Medical Research Council (mMRC), échelle de gravité de la fatigue et questionnaire respiratoire de St George (SGRQ).
Procédures
Entrainement des muscles inspiratoires
Après avoir été informé sur les effets de l’entraînement des muscles inspiratoires, le patient est invité à se servir de l’appareil Threshold IMT (Respironics, USA).
L’intensité est fixée à 40 % de la pression inspiratoire maximale (PIM) initiale. Il est invité à s’entraîner deux fois par jour pendant 15 minutes pendant 12 semaines.
Il lui est demandé d’enregistrer quotidiennement son entraînement dans un registre.
Il se présente chaque semaine pour un contrôle programmé et son registre est vérifié, les valeurs de PIM mesurées et l’intensité de l’entraînement fixée à 40 % de la nouvelle valeur de PIM.
La rééducation est réalisée sous surveillance le jour du contrôle et sans surveillance à domicile les autres jours.
Il réalise la rééducation en position assise détendue, en appui des coudes, avec un pince-nez. Il est invité à respirer lentement avec un volume courant accru, puis à expirer complètement avec un effort minimal. En maintenant une respiration diaphragmatique il réalise 10 à 15 inspirations contre la résistance de l’appareil, se reposant en alternance à l’aide d’une respiration sans le dispositif.
Des étourdissements, fatigue et essoufflement sont des évènements indésirables, la fréquence cardiaque et la SpO2 sont mesurées à l’aide d’un oxymètre de pouls.
Procédure thérapie manuelle
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