S’il y a des sujets perpétuellement débattus en kinésithérapie, la différence de longueur des membres inférieurs comme facteur favorisant la lombalgie en est un.
Affirmer doctement à un lombalgique qu’il l’est parce que ses membres n’ont pas la même longueur doit induire un effet nocebo facilement compensable par l’effet placebo d’un simple talonnette, mais quid des patients n’ayant pas été informés au préalable de cette particularité anatomique ? Courent ils aussi bien que les autres ?
Se prononcer sur une différence de longueur des membres inférieurs à la simple vue d’une radiographie planaire prise dans des conditions discutables sur un individu en station hanchée parce que douloureux, est-ce bien raisonnable ?
Peut être est-ce lié à l’outil de mesure ? Et si on pouvait bénéficier d’une évaluation tridimensionnelle du rachis pour déterminer précisément la différence de longueur des membres inférieurs et voir si, au fil du temps, des lombalgiques « appareillés » le deviennent moins ?
La problématique
Certains auteurs trouvent une association certaine entre la différence de longueur des membres inférieurs et la lombalgie, tandis que d’autres n’en trouvent aucune.
Il n’y a pas non plus d’accord sur la manière de la mesurer, cliniquement ou instrumentalement. Les outils cliniques peuvent servir de dépistage, les méthodes instrumentales sont plus précises, quand on dépasse le stade de la radiographie biplanaire.
L’existence d’une inégalité de longueur des membres ne fait aucun doute, mais sa prévalence dans la population est débattue car il n’y a pas d’accord sur ce qui constitue une différence de longueur des membres inférieurs cliniquement significative.
Précédemment, lors de mesures radiographiques millimétriques très précises, il avait été reconnu que la différence de longueur des membres inférieurs affecte jusqu’à 90 % de la population avec une valeur moyenne de 5,2 ± 4,1 mm.
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