Analyses et mesures de la posture lombaire


Généralités

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La lordose lombaire 

Elle correspond à l’incurvation du rachis lombaire provoquée par la pente sacrée (sans le sacrum, le rachis lombaire serait vertical et rectiligne). La pente sacrée s’objective par l’angle formé entre le plan de S1 et l’horizontale. Il est de l’ordre de 50°.

3
Angles pelviens sur une vue sagittale. 1 : pente sacrée ; 2 : incidence pelvienne ; 3 : inclinaison pelvienne

La charnière lombo-sacrée 

L5-S1 est un segment identique aux autres, sauf que les ligaments surépineux ou inter-transversaires sont remplacés par le ligament ilio-lombaire et que le disque inter-vertébral (DIV) comme le corps de L5 sont en forme de coin.

Normes 

La lordose est variable d’un individu à l’autre. Il n’y a pas de lordose « normale » ; il n’y a pas de corrélations entre la forme de la lordose et la présence de lombalgie. 

Sujet debout, L1 se situe à l’aplomb du sacrum. Les tangentes des plateaux vertébraux de L1 et S1 mesurées sur radiographies se croisent selon un angle de 67 ± 3° chez l’enfant debout, 74 ± 7° chez le sujet jeune debout [11].

Conséquences sur la stabilité 

L’inclinaison du sacrum entraîne par la pesanteur et par les éventuelles charges portées, un glissement lombal antérieur de L5 voire de L4. Elle est compensée par l’orientation frontale des processus articulaires postérieurs (PAP) de L5-S1 et par la tension des ligaments ilio-lombaires, qui limitent le glissement antérieur et la rotation.

Conséquences sur l’amortissement 

La lordose est un amortisseur à elle seule, formant un arc ployant et se détendant sous les contraintes verticales et les accélérations postéro-antérieures. Le ligament longitudinal antérieur résiste à l’augmentation de la lordose. La partie antérieure du DIV, nourri par imbibition, s’expanse sous la charge (si la colonne était rectiligne, l’ensemble du DIV serait comprimé). Une partie de la charge axiale se dissipe dans les structures ligamentaires antérieures et n’est pas transmise au DIV sous-jacent.

Implications pratiques 

La diabolisation de la lordose lombaire, l’hyperlordose comme pathologie sont des notions à réfuter a priori. Les alternances de lordose et délordose, segmentaires ou globales, améliorent la trophicité rachidienne. 

Facteurs anthropométriques 

Poids et taille ne semblent pas être des facteurs favorisants. Ainsi, conseiller de maigrir pour soulager une lombalgie ne repose pas sur des preuves établies [84]. 

Cependant, l’activité, traitement commun du surpoids et de la lombalgie peut être un biais de confusion : un lombalgique doit développer son activité physique, celle-ci peut aller de pair avec une perte de poids.

Les concepts globalistes 

Les asymétries posturales sont considérées cliniquement comme des facteurs qui aggravent ou déclenchent une lombalgie, mais il n’est pas possible de mettre en évidence un morphotype du lombalgique [42]. 

Beaucoup d’écoles se retrouvent autour d’un concept globaliste, basé sur : 

  • Des chaines musculaires jugées rétractées, faibles, hyper ou hypotoniques, 
  • Des défauts de mobilité articulaire à distance du lieu de la douleur, 
  • Une perturbation du contrôle moteur. 

Janda par exemple a proposé de mettre en balance des muscles faibles et des muscles rétractés [90], une antéversion de bassin étant la conséquence de fessiers et abdominaux faibles, de fléchisseurs de hanche et spinaux rétractés, une stratégie coûteuse pour la posture.

Prises isolément, ces méthodes n’apparaissent actuellement pas plus efficaces qu’une prise en charge standardisée [29, 36]. 

En pratique 

 

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