Etirements de la hanche et lombalgie


Les auteurs partent du postulat que la douleur de lombalgie non spécifique pourrait trouver son origine au niveau de la hanche.

Il évoque une antéversion excessive du bassin se produisant pour compenser le manque d’extension de la hanche [1-3]. Cela rappelle nos coxarthrosiques du cabinet qui se plaignent de manière récurrente de leurs « reins », après leur avoir expliquer que leurs reins ne se situent pas dans le bas du dos vous pourrez leur expliquer que leur hanche peut être une cause de leur douleur lombaire.

D’autre part, des preuves suggèrent qu’une extension limitée de la hanche peut modifier le mécanisme de synchronisation et l’activation motrice de la colonne lombaire [4, 5].

Selon Winter et al. [6] et Roach et al. [4], l’amplitude passive des mouvements de la hanche (PROM) chez les personnes atteintes de lombalgie non spécifique est en moyenne inférieure de 10° à celle des personnes en bonne santé.

Les auteurs donne comme définition clinique :  l’incapacité d’une personne à réaliser une extension complète de la hanche pendant la position du test de Thomas modifié est le signe clinique d’une mobilité restreinte des fléchisseurs de hanche[13].

L’étude cherche à démontrer cette hypothèse.

Comment ?

Selon le logiciel G*Power v 3.1 (Université Franz Faul de Kiel, Allemagne), avec une puissance de 0,8, une taille d’effet de 0,29 et un niveau alpha de 0,05, 26 femmes atteintes de NSLBP étaient nécessaires pour cette étude. Je les crois.

30 participantes réparties en un groupe témoin et un groupe expérimentale. Pourquoi que des femmes elles doivent avoir des hanches plus raides !!!!!

Les critères d’inclusion étaient les suivants :

  • tension des muscles fléchisseurs de la hanche (c’est-à-dire que la tension unilatérale de la hanche était exclue)
  • présence d’une lombalgie chronique non spécifique depuis au moins 3 mois c’est mieux
  • douleur n’irradiant pas plus loin que la fesse
  • femme âgée de 25 à 40 ans
  • aucune expérience de traitements chirurgicaux pour hernie discale, spina bifida ou sténose spinale
  • tension des muscles fléchisseurs de la hanche angle d’extension bilatéral de la hanche entre + 5° et + 15° au-dessus de la surface de la table pendant le test de Thomas modifié

Les critères d’exclusion étaient

  • diagnostic de trouble métabolique et/ou neurologique systémique
  • troubles neuromusculaires
  • grossesse
  •  traitement pour une lombalgie non spécifique au cours de la même période d’intervention
  • participants absentes pendant plus de trois séances d’entraînement consécutives 

En pratique

Pendant huit semaines, séances d’étirement à raison de trois séances par semaine

Le programme d’interventions d’étirement a été exécuté pendant environ 20 minutes par session [6] :

1. Etirement dans la position modifiée du test de Thomas

Le sujet est allongé en décubitus dorsal sur la table et prend la position du test de Thomas modifié. Pendant ce temps, la jambe opposée était maintenue activement par les participants avec la hanche et le genou en position fléchie contre la poitrine pour stabiliser le bassin pendant l’exercice d’étirement. Dans un premier temps, la seule force qui conduit à l’étirement des muscles fléchisseurs de la hanche était le poids du membre testé et progressivement, une petite force était appliquée dans la direction de l’extension du genou pour l’étirer. L’étirement de 30 secondes est effectué avec 8 secondes de repos et 10 répétitions.

2. Étirement de « lancement modifié »

Position chevalier servant sur le sol avec une serviette ou un oreiller sous le genou. Le corps est droit et en avançant et en pliant la hanche, une tension maximale est créée dans la hanche du côté où le genou est plié. L’étirement de 30 s est effectué avec 8 s de repos et 10 répétitions.

3. Lever la jambe en position couchée avec le genou fléchi

Le sujet est allongé en procubitus avec le genou fléchi à 90° pour détendre les ischio-jambiers, puis il contracte les muscles fessiers autant que possible et soulève la hanche. Un oreiller est placé sous l’abdomen pendant 30 s avec 8 s de repos et 10 répétitions.

4. Lever la jambe en position couchée avec un genou droit

Comme l’exercice ci-dessus, à la différence que le genou est droit. Le sujet est allongé en position couchée avec le genou tendu, puis il contracte les muscles fessiers autant que possible et soulève la hanche. Un oreiller est placé sous l’abdomen pendant 30 s avec 8 s de repos et 10 répétitions.

Critères d’évaluation

Le questionnaire d’invalidité de la lombalgie d’Oswestry (ODI), l’échelle visuelle analogique (VAS) et l’amplitude passive des mouvements de la hanche (PROM) ont été utilisés avant et après l’intervention.

Et alors ça donne quoi ?

Les résultats de l’analyse de variance du modèle mixte indiquent que les interactions groupe × temps n’étaient pas significatives (p > 0,05) pour tous les résultats de mesure.

Cependant, il y avait un effet principal pour le temps (ODI : p = 0,002, VAS : p = 0,001, PROM-R : p = 0,016, PROM-L : p = 0,001).

Ainsi, l’ODI, l’EVA, le PROM-R et le PROM-L présentaient des différences significatives avant et après l’intervention dans le groupe expérimental.

En conclusion

La recherche de perte d’extension semble être intéressante à rechercher dans la routine de bilan du lombalgique si ce n’est pas déjà le cas pour vous dans votre bdk envoyé à la CPAM, au médecin traitant …

La recherche de gain d’extension de manière bilatérale chez les femmes de moins de 40 ans (il faudra peut être élargir le groupe) parait avoir un effet lors de lombalgie non spécifique.

Références bibliographiques

Hatefi M, Babakhani F, Ashrafizadeh M. The effect of static stretching exercises on hip range of motion, pain, and disability in patients with non-specific low back pain. J Exp Orthop. 2021 Jul 27;8(1):55. doi: 10.1186/s40634-021-00371-w. PMID: 34318348; PMCID: PMC8316530.

1.Van Dillen LR, Gombatto SP, Collins DR, Engsberg JR, Sahrmann SA. Symmetry of Timing of Hip and Lumbopelvic Rotation Motion in 2 Different Subgroups of People With Low Back Pain. Arch Phys Med Rehabil.

2.Mine K. Immediate Effects of Stretching for Iliopsoas Muscles on Lumbopelvic-Hip Kinematics during Gait: A Randomised Controlled Trial Using Subjects with Non-Specific Low Back Pain. <span class= »ref-journal »>Int J Sports Exerc Med.

3.Thambyah A, Hee HT, De Das S, Lee SM. Gait adaptations in patients with longstanding hip fusion. J Orthop Surg. 2003;11:154–158.

4.Roach SM, San Juan JG, Suprak DN, Lyda M, Bies AJ, Boydston CR. Passive hip range of motion is reduced in active subjects with chronic low back pain compared to controls. Int J Sports Phys Ther. 2015;10:13–20.

5.Jo HJ, Song AY, Lee KJ, Lee DC, Kim YH, Sung PS. A kinematic analysis of relative stability of the lower extremities between subjects with and without chronic low back pain. Eur Spine J. 2011;20:1297–1303.

6.Winters MV, Blake CG, Trost JS, Marcello-Brinker TB, Lowe L, Garber MB, Wainner RS. Passive versus active stretching of hip flexor muscles in subjects with limited hip extension: A randomized clinical trial. Phys Ther. 2004;84:800–807. 

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