
La plupart des troubles musculo-squelettiques peuvent être pris en charge dans le cadre des soins primaires, mais pour une petite proportion de ces patients, les symptômes sont causés par une pathologie grave.
Bien que le médecin généraliste effectue généralement le dépistage initial des pathologies graves, l’évaluation et le traitement par les physiothérapeutes font souvent partie du parcours de soins.
Cependant, on ne sait pas exactement combien de patients en soins primaires de physiothérapie ont des symptômes causés par une pathologie grave.
Objectif :
Estimer la prévalence du néoplasme, du syndrome de la queue de cheval, de la fracture vertébrale, de l’infection et de la pathologie inflammatoire parmi les patients envoyés en physiothérapie musculo-squelettique.
Méthodes :
L’étude était une étude de cohorte basée sur un registre national. Les auteurs ont identifié toutes les références pour la physiothérapie musculo-squelettique en soins primaires dans le registre du service national d’assurance maladie danois de 2014 à 2017.
Les enregistrements des contacts hospitaliers ont été extraits du registre national danois des patients dans les 180 jours suivant le premier contact avec la physiothérapie, identifiant tous les diagnostics de pathologie grave. Les estimations de prévalence des catégories de pathologie grave ont été rapportées.
Résultats :
Au total, 1 708 474 premiers rendez-vous chez un kinésithérapeute ont été pris pendant la période d’étude. Parmi ceux-ci, 130 887 traitements ont été exclus parce que le patient avait plus d’un traitement actif. 8753 traitements supplémentaires ont été exclus parce que le patient est décédé (n = 7368) ou a migré (n = 1385) dans les 180 jours suivant le premier contact avec le physiothérapeute. Cent trente autres traitements ont été exclus en raison de données manquantes sur l’âge et le sexe. La population étudiée comprenait donc 1 568 704 traitements.
La prévalence globale de la pathologie grave était de 2,30 % (2,30% des patients ont reçu un diagnostic de pathologie grave dans les 180 jours suivant leur premier contact avec le kiné).
La prévalence des néoplasmes était de 2,11 %, du syndrome de la queue de cheval de 0,01 %, des fractures de 0,13 %, des infections de 0,01 % et des pathologies inflammatoires de 0,06 %.
Une prévalence plus élevée a été observée chez les patients ayant des antécédents de pathologie grave, âgés de plus de 50 ans et présentant des comorbidités.
Mais que fait le toubib ???
Il peut quand même les envoyer chez le kiné en connaissance de cause : lorsque les patients précédemment diagnostiqués étaient exclus, la prévalence du néoplasme malin, du néoplasme bénin, de la fracture et de la pathologie inflammatoire tombait respectivement de 0,64%, 0,80%, 0,10% et 0,05%. Et les symptômes peuvent ne pas être présents ou identifiés lors de sa consultation et se développer dans les six mois suivants.
Conclusions :
Bien que les pathologies graves soient rarement orientées par un médecin généraliste vers un physiothérapeute, la présente étude a révélé une prévalence globale de pathologies graves supérieure aux estimations de prévalence approuvées par les directives.
A retenir
Les kinésithérapeutes ne peuvent pas se fier uniquement au dépistage initial du médecin généraliste, car des pathologies graves peuvent entraîner des symptômes qui se développent au fil du temps.
Ce qui sous-entend que se former au triage ne doit pas être uniquement l’apanage des MK désireux de travailler en 1° intention, mais de tous les diplômés… Moi je dis çà…
Références bibliographiques
Cecilie Rud Budtz, Rikke Pilegaard Hansen, Janus Nikolaj Laust Thomsen, David Høyrup Christiansen.The prevalence of serious pathology in musculoskeletal physiotherapy patients – a nationwide register-based cohort study. Physiotherapy. 2021 Sep;112:96-102. doi: 10.1016/j.physio.2021.03.004.
Article en accès libre en cliquant sur le lien du titre
[…] Sur 100 lombalgiques chroniques, deux sont, dans les six mois après la visite chez le médecin, pot… […]
J’aimeJ’aime