
Un chiropraticien, un physiothérapeute MDT et des dizaines de médecins de la North American Spine Society ont tenté de répondre à 82 questions portant sur la lombalgie non-spécifique.
Grades | Niveaux de preuves |
A | Preuves de bonne qualité |
B | Preuves de qualité moyenne |
C | Preuves de faible qualité |
I | Preuves insuffisantes ou contradictoires |
Diagnostic
1- Chez les patients souffrant de lombalgies, existe-t-il des antécédents spécifiques ou des résultats d’examen physique qui indiqueraient la structure à l’origine de la douleur …
- Corps vertébral
- Disque intervertébral
- Articulation zygapophysaire
- Éléments postérieurs
- Articulation sacro-iliaque
- Muscle et/ou tendon
- Sensibilisation centrale
… et, par conséquent, orienteraient le traitement ?
- Il n’y a pas suffisamment de preuves pour recommander ou non l’utilisation des tests de mobilité sacro-iliaque pour l’évaluation des douleurs des articulations sacro-iliaques. (I).
- Il n’y a pas suffisamment de preuves pour recommander ou non l’utilisation de la localisation de la douleur pour prédire la réponse à une injection diagnostique (I).
- Il n’y a pas suffisamment de preuves pour faire une recommandation pour ou contre l’évaluation de la centralisation ou de la périphérisation pour la prédiction des résultats de discographie (I).
2- Chez les patients souffrant de lombalgies, existe-t-il des antécédents ou des résultats d’examen physique qui permettraient de prédire la récurrence de la lombalgie ?
- Il n’y a pas suffisamment de preuves pour indiquer que l’indice de masse corporelle soit un prédicteur potentiel de la récurrence de la lombalgie (I).
- Il est suggéré que des antécédents de lombalgie soient un prédicteur potentiel de la récurrence de la lombalgie (B).
3- Chez les patients souffrant de lombalgies aiguës, existe-t-il des antécédents ou des résultats d’examen physique qui permettraient de prédire qu’un épisode se résorbera dans un délai d’un mois ?
6- Quelles sont les caractéristiques du patient qui augmentent ou diminuent le risque de développer une lombalgie chronique après un épisode aigu ?
9- Une évaluation psychologique aide-t-elle à identifier les patients souffrant de lombalgie qui risquent de développer une douleur chronique ou un handicap ?
Réponses aux questions 3, 6 & 9 :
Le groupe de travail a examiné ces questions ensemble, car la grande majorité de la littérature évaluant la conversion de la douleur aiguë en douleur chronique combinait divers résultats d’examens démographiques, sociaux, psychologiques et physiques dans des modèles prédictifs.
- Il est recommandé d’évaluer les facteurs psychosociaux et les facteurs liés au lieu de travail lors des conseils aux patients concernant le risque de conversion de la lombalgie aiguë en lombalgie chronique (A).
- Il est recommandé d’utiliser des facteurs psychosociaux comme facteurs de pronostic pour le retour au travail après un épisode de lombalgie aiguë (A).
- Il est recommandé d’utiliser l’intensité de la douleur et la déficience fonctionnelle pour stratifier le risque de conversion de la lombalgie aiguë en lombalgie chronique (A).
- Il est suggéré que les épisodes antérieurs de lombalgie soient considérés comme un facteur de pronostic pour la conversion de la lombalgie aiguë en lombalgie chronique (B).
- Il n’y a pas suffisamment de preuves pour évaluer la qualité du sommeil comme variable pronostique pour prédire la guérison d’une lombalgie aiguë (I).
- Il n’y a pas suffisamment de preuves pour avancer ou non que l’intoxication au tabac et/ou la présence d’une obésité soient des facteurs favorables à la conversion de la lombalgie aiguë en lombalgie chronique (I).
4- Chez les patients souffrant de lombalgies, quels sont les résultats des antécédents et/ou de l’examen physique utilisables pour déterminer si la cause est de nature non structurelle et, par conséquent, pour orienter le traitement ?
- Une cause non structurelle de lombalgie peut être envisagée chez les patients souffrant de lombalgies diffuses et de troubles de la sensibilité (C).
- Il n’y a pas suffisamment de preuves pour avancer ou non qu’un comportement d’évitement ou de peur élimine la probabilité d’une cause structurelle de lombalgie (I).
- Il n’y a pas suffisamment de preuves pour avancer ou non que la présence d’une sensibilité rachidienne diffuse puisse prédire la présence d’une dégénérescence discale sur les radiographies (I).
5- Chez les patients souffrant de lombalgies, quels éléments de l’histoire du patient et des résultats de l’examen physique suggèrent la nécessité d’effectuer des examens para-cliniques ?
- Il n’y a pas suffisamment de preuves pour recommander ou non des examens para-cliniques pour évaluer la présence d’une maladie inflammatoire chez les patients présentant des douleurs articulaires sacro-iliaques (I).
7- Chez les patients souffrant de lombalgies, existe-t-il des constatations spécifiques sur un diagramme de la douleur qui permettent de différencier la structure à l’origine de la douleur ?
Une revue systématique de la littérature n’a pas permis de répondre à cette question.
8- Existe-t-il des outils ou des questionnaires d’évaluation qui peuvent aider à identifier la cause de la lombalgie aiguë, subaiguë ou chronique ?
Une revue systématique de la littérature n’a pas permis de trouver d’études permettant de répondre à cette question.
10- Existe-t-il des antécédents et des résultats d’examen physique qui justifieraient l’obtention d’études d’imagerie avancées ?
Une revue systématique de la littérature n’a pas permis de trouver d’études permettant de répondre de manière adéquate à cette question.
Déclaration de consensus du groupe de travail :
En l’absence de preuves fiables soutenant une indication absolue pour l’imagerie avancée basée sur l’histoire et l’examen physique dans la population de patients spécifiquement définie, le groupe de travail est d’avis que, chez les patients présentant des syndromes de douleur sévères et insolubles qui ont échoué à un traitement médical et/ou interventionnel, l’imagerie avancée peut être indiquée. Il a été démontré que des sous-groupes de patients présentent une incidence plus ou moins élevée d’anomalies radiographiques en fonction de l’acuité de la lombalgie, de la sensibilité à la palpation et des manœuvres de provocation ; cependant, l’utilité de ces résultats pour orienter le traitement n’est pas claire.
Imagerie
1- Quelle est l’association entre la lombalgie et la spondylose sur une radiographie de routine ?
Il n’y a pas suffisamment de preuves pour affirmer ou non qu’il y ait une association entre la lombalgie et la spondylose lors d’une radiographie de routine (I)
2- Existe-t-il des preuves à l’appui de l’utilisation de la scannographie ou de l’imagerie par résonance magnétique (IRM) pour l’évaluation de la lombalgie en l’absence d’anomalie radiologique et/ou radiographique ?
Une revue systématique de la littérature n’a pas permis de trouver d’études répondant de manière adéquate à cette question.
3- Chez les patients souffrant de lombalgies, la durée des symptômes est-elle en corrélation avec les résultats anormaux de l’imagerie ?
Une revue systématique de la littérature n’a pas permis de trouver d’études permettant de répondre de manière adéquate à cette question.
4- Quel est le meilleur protocole d’imagerie à utiliser dans le traitement de la lombalgie ?
4a. Les séquences IRM uniques sont-elles considérées comme préférentielles ou optimales ?
Il n’y a pas suffisamment de preuves que des séquences uniques d’imagerie par résonance magnétique (IRM) peuvent être considérées comme préférentielles ou optimales (I).
4b. Quels sont les antécédents et la présentation clinique qui suggèrent l’utilisation de l’imagerie avec liquide de contraste (ça se fait encore ?) chez les patients souffrant de lombalgies ?
Une revue systématique de la littérature n’a pas permis de trouver d’études répondant de manière adéquate à cette question.
4c. Existe-t-il des preuves à l’appui de la radiographie de la colonne lombaire dans un plan oblique ?
Une revue systématique de la littérature n’a pas permis de trouver d’études répondant de manière adéquate à cette question.
4d. Quelle est la valeur des radiographies dynamiques en flexion et/ou d’extension dans l’évaluation de la lombalgie ?
Une revue systématique de la littérature n’a pas permis de trouver d’études pour répondre de manière adéquate à cette question.
5- En l’absence de signaux d’alerte, quelles sont les recommandations en matière d’imagerie (rayons X, tomodensitométrie ou IRM) pour les patients souffrant de lombalgies aiguës ou chroniques ?
Il n’y a pas suffisamment de preuves pour recommander ou non l’obtention d’une imagerie en l’absence de signaux d’alerte (I).
6- Existe-t-il des résultats d’imagerie qui ont un lien avec la présence de lombalgies ?
Il n’y a pas suffisamment de preuves pour ou contre la corrélation entre les résultats d’imagerie et la présence de lombalgies (I).
7- Existe-t-il des résultats d’imagerie qui contribuent à la prise de décision par les prestataires de soins de santé pour orienter le traitement ?
Il n’y a pas suffisamment de preuves pour déterminer si les résultats d’imagerie contribuent à la prise de décision des prestataires de soins de santé pour orienter le traitement (I).
Références bibliographiques
D Scott Kreiner, Paul Matz, Christopher M Bono et al. Guideline Summary Review: An Evidence-Based Clinical Guideline for the Diagnosis and Treatment of Low Back Pain . Spine J. 2020 Jul;20(7):998-1024. doi: 10.1016/j.spinee.2020.04.006.
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