Mettre en évidence des vertiges d’origine cervicale.
Population-cible
Sujets sains, adultes, sans passé vestibulaire connu, non cervicalgiques, capable de tourner la tête au moins à 45° dans les deux directions, non vertigineux, sans passé de cervicalgie attribuée à un fléau cervical ou de traumatisme cervical d’aucune sorte, …
Procédure
Schéma provenant de l’article
Le sujet est assis sur un tabouret tournant, pieds à plat au sol, hanches & genoux à 90°, yeux fermés. Des marqueurs au sol matérialisent des rotations D & G de 45°. Trois manoeuvres sont réalisées dans cet ordre :
Le kinésithérapeute stabilise la tête du patient en position neutre et le sujet réalise une rotation active du tronc (torsion cervicale)
Le kinésithérapeute stabilise les épaules du patient en position neutre et le sujet réalise une rotation active de la tête (rotation cervicale)
Le sujet tourne activement en bloc tête et tronc.
Pour chacune des trois manoeuvres, quatre composantes sont demandées :
Tourner la tête ou le tronc ou les deux au moins de 45°, au plus de 90° à G et maintenir la position 30 secondes
Revenir en position neutre et y rester 30 secondes
Tourner la tête ou le tronc ou les deux au moins de 45°, au plus de 90° à D et maintenir la position 30 secondes
Revenir en position neutre et y rester 30 secondes.
Il est ensuite interrogé sur la présence de symptômes déclenchés par les manoeuvres (vertiges, perturbations visuelles, troubles de l’élocution, mouvements oculaires inhabituels après ouverture des yeux, nausée, dysphagie, éblouissements, maux de tête, acouphènes, dysarthrie, mal des transports, paresthésies).
Le test est positif si les symptômes surviennent dans l’une des 4 séquences ou immédiatement après le test.
Variante : le head-neck differentiation test
Dans la même position et le même ordre, le mouvement est dynamique et rythmé par métronome : le patient tourne le tronc alternativement vers la D & la G 60 fois par minute, la tête alternativement vers la D & la G 90 fois par minute, en bloc alternativement vers la D & la G 60 fois par minute.
Les battements du métronome peuvent être adaptés pour une réalisation confortable pour le patient.
Valeurs
Moins d’un quart des sujets ont des réponses positives au moins pour 1 des 3 phases, en grande majorité lors du HND test, parfois pour les deux tests. Ce sont des signes passagers (moins de 15 secondes), la plupart du temps de type vertiges et sensations de rotation de l’environnement.
Validité
Selon les auteurs, globalement, en considérant exclusivement les réponses à la torsion, les deux techniques montrent un fort potentiel à détecter les faux positifs sur une population asymptomatique, avec une spécificité de 0.9864 et 0.898. Aucun de ces sujets asymptomatiques n’a été positif pour tous les tests, ce qui suggère qu’une combinaison de tests serait préférable à un test isolé. Le cumul du CTT et de sa variante ne révèle aucun sujet positif ce qui, selon les auteurs, permet une spécificité parfaite.
Commentaire
Je suis un peu gêné aux entournures quant au calcul de cette spécificité… Si c’est paru dans Physical Therapy c’est que la revue par les pairs a jugé que tout ceci était bel et bien ? Il reste alors à déterminer la sensibilité. Pour le coup, il sera impossible de ne le faire qu’avec des sujets sains et sans examen de référence.
Je serais aussi curieux d’avoir l’avis des kinésithérapeutes spécialisés en vestibulaire, parce que tout ceci est un peu beaucoup connexe avec leurs signes cliniques. A vous lire, donc.