Depuis que les ostéopathes font partie du paysage français des prestataires de soins, aucune évaluation n’a estimé leur impact sur les coûts engendrés par 60% de leur activité, soit les lombalgies et cervicalgies.
Étant donné que :
- La probabilité qu’un patient atteint de lombalgie fasse le choix de consulter un ostéopathe en plus d’un médecin soit de 6%,
- La probabilité de «guérison» pour le patient qui suit un traitement ostéopathique en plus du traitement médical soit de 50% contre 47% pour le seul traitement médical,
Combien les ostéopathes permettent d’économiser de dépenses de santé à la société française chaque année ?
Le cabinet ASTERES Études & Conseils a été mandaté par le Registre des Ostéopathes de France et CBF Assurances pour mesurer l’impact économique de l’ostéopathie en France.
Ces économistes se sont retrouvés confrontés à l’indigence des études validant cette discipline et ont botté en touche quant aux avantages pré-supposés de l’ostéopathie dans d’autres domaines que les rachialgies.
Mais même dans ce dernier domaine, ils ne font appel qu’à la seule étude sérieuse portant sur la lombalgie chronique, celle de Licciardone.
La pratique de l’ostéopathie en France connaît une croissance soutenue. La majorité de la population a déjà consulté un ostéopathe et a une bonne image de la profession. Le nombre de praticiens a explosé, doublant en 6 ans. 60% d’entre eux sont ostéopathes exclusifs (30% sont aussi kinésithérapeutes, rappelons-le).
Selon les auteurs de cette étude, par patient, l’Assurance Maladie est bénéficiaire à hauteur de 140 euros et les entreprises à hauteur de 246 euros. Le patient et sa complémentaire santé sont déficitaires de 62 euros. Leur argumentaire est bien sûr dans le PDF joint.
En extrapolant, en fonction de la fréquentation actuelle des cabinets d’ostéopathie, ces auteurs avancent que les entreprises gagnent en moyenne 51 millions d’euros par an, l’Assurance Maladie économise 29 millions euros par an, les patients et leurs complémentaires santé dépensant de leur côté 13 millions euros par an.
Soit un bénéfice économique pour la société s’élèvant à 67 millions euros par an.
Lire le PDF
ASTERES-Etude-dimpact-Registre-des-Ostéopathes-de-France-juin-19
Il existe des études similaires sur la kiné? Histoire de discuter un peu avec les agents de la cpam qui passent tous les ans pour nous dire qu on coûte cher…
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Oui, régulièrement les comparaisons coût-efficacité de la kiné versus la chirurgie par exemple sont publiées, dans de vraies études et pas celles d’un cabinet d’économistes payés par un syndicat à des fins de lobbying. Mais ça ne m’étonnerais pas qu’une étude sérieuse sur les avantages d’une prise en charge en ostéo arrive aux mêmes conclusions.
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Merci pour la réponse. Oui notamment en ce moment sur l l’épaule. Ma question n etait pas complète désolé. Je voulais savoir si l efficacité economique de la kine en général (rhumatologie, orthophonistes, neurologie geriatrie et pneumologie bref ce que l on voit le plus en cabinet) était évalué. Peut-être trop dur à mesurer?
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Bonjour Germain,
La difficulté d’études médico-économiques, contrairement à l’étude d’une technique, est principalement dans l’export des données d’un pays/ système de santé, vers un autre…
Mais on y travaille !
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« Mais ça ne m’étonnerais pas qu’une étude sérieuse sur les avantages d’une prise en charge en ostéo arrive aux mêmes conclusions. »
La seule utilité d’une telle étude serait de mettre en évidence les lacunes de la prise en charge kiné. L’ostéopathie et autres charlatanopathies sont des erreurs du paysage de la santé en France. Problème, elles plaisent aux patients. Plaire n’est pas forcément lié à un quelconque effet de traitement, comme l’ont montré un grand nombre de papier dont une évaluation de l’Inserm en 2012. Et là où le bât blesse, c’est que notre profession bascule vers ces pratiques 100% manuelles à pseudo effet immédiat. Donc plutôt que de tirer les conséquences de nos erreurs en termes de prise en charge, nous préférons nous mettre à genoux et satisfaire les attentes du patient, un peu comme si un médecin demandait à son patient de choisir le médicament qu’il souhaite. Nous sommes vraiment devenus des para-médicaux au sens étymologique propre, nous sommes complètement à côté de la médecine…
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Petite coquille je voulais dire orthopédie et pas orthophonie… Je pense au contraire que les pratiques évoluent plutôt vers du hands off, éducation du patient et exercices. Mais je suis peut-être victime d un biais de relations pour juger de l activité des kinés en général. Et j ai plutôt l impression que si on explique aux patients qu il ne faut pas devenir dépendant de son thérapeute ils commencent à réfléchir de plus en plus. Bonne journée !
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