Les éléments osseux remarquables médiaux

Sous la malléole médiale, quatre doigts peuvent se poser sur quatre structures remarquables :
l’index sur le tubercule naviculaire (qui peut être repéré aussi par la contraction isométrique du tibial postérieur)
- le médius en regard du col du talus et en contact du ligament glénoïdien,
- l’annulaire sur le sustentaculum tali,
- l’auriculaire sur le tubercule postérieur et médial du talus (corne postérieure et médiale de « l’escargot » astragalien, insertion du ligament collatéral médial) [25].
Palpation du col du talus
Il se palpe en flexion plantaire, en avant des malléoles, de part et d’autre du tendon du tibial antérieur. La face latérale, plus grande que la face médiale est plus palpable. Il disparaît dans le mouvement de flexion dorsale en passant sous le tibia.
Palpation du col et de la tête du talus
A mi-distance entre la malléole médiale et le tubercule du naviculaire, le col du talus saille en dedans lorsque l’on imprime une abduction passive au pied. La tête ne peut se palper qu’à travers le ligament glénoïdien, selon une palpation en haut et dehors, en partant de la partie inférieure de l’os naviculaire.
Palpation du sustentaculum tali
Sous la malléole médiale voire légèrement en arrière. Le «soutien du talus» est soutenu par le fléchisseur propre de l’hallux, croisé par le fléchisseur commun et le tibial postérieur. Sa structure osseuse donne une impression palpatoire quadrilatère, en arrière du ligament glénoïdien, de consistance plus souple.
Les éléments osseux remarquables latéraux

Le bord latéral montre les points remarquables que sont le rétinaculum des fibulaires (ex-tubercule des péroniers), le sinus du tarse, la styloïde de la base de M5. Pour contacter la projection du sinus du tarse, se placer devant la malléole latérale, amener le pied en médial et réaliser un appui vers la plante du pied et le médial.
Faire glisser l’index le long du bord antérieur de la malléole latérale jusqu’à buter sur le pied permet de contacter la grande apophyse du calcanéum.
Palpation du cuboïde

Repérer la base du 5° métatarsien (M5). Il existe un décrochage en arrière de celle-ci. Le cuboïde se situe au fond de ce décrochage du bord latéral du pied. Placer le pouce sur le court extenseur plantaire (ex-pédieux), l’index à la partie médiane de la plante du pied. Le cuboïde se situe entre pouce et index, sa face inférieure regarde vers le bas et le dehors.


Repérage & palpation de l’articulation tarso-métatarsienne (anciennement Lisfranc)

Il est facile de trouver l’interligne entre le 1° cunéiforme (C1) et le premier métatarsien (M1) : il existe fréquemment un tubercule à la base de M1 visible face dorsale du pied (Fig. 11-1.7). L’interligne entre le 2° cunéiforme (C2) et le 2° métatarsien est en retrait du premier, C2 étant plus petit que C1. Partant de l’articulation entre C1 & M1, remonter jusqu’à perception d’une petite dépression ou de sa crête voisine, signalant l’articulation. Le troisième rayon est à la même hauteur. La base des 4° et 5° métatarsiens (M5) est facile à retrouver, ces os, mobiles sur le cuboïde, servent à en repérer les limites caudales. De plus M5 déborde du bord latéral.
Repérages du ligament collatéral latéral de la talo-crurale
Le repérage des trois faisceaux du ligament collatéral latéral requiert une position différente :
Faisceau antérieur en inversion, dans la position de l’entorse, soit en adduction / supination et extension. Le bord antérieur de la malléole latérale est un point systématiquement douloureux dans les entorses latérales de cheville et le reste longtemps.
Faisceau moyen en supination stricte. Il s’insère en dessous du ligament précédent et se termine à la face latérale du calcanéus, sur un tubercule parfois palpable, à un travers de doigt en arrière du rétinaculum des fibulaires.
Faisceau postérieur en flexion dorsale, supination, adduction. Allant de la face médiale de la malléole latérale au tubercule postéro-latéral du talus, il est repérable en arrière de la malléole latérale, le faisceau étant horizontal lorsque l’on imprime une flexion dorsale du pied [25].
Repérage du ligament collatéral médial de la talo-crurale
De même que le ligament collatéral latéral, il se palpe en allant de la flexion dorsale pour le faisceau postérieur à la flexion plantaire pour le faisceau antérieur, la pronation étant maintenue.
Le bord antérieur et le sommet de la malléole médiale, le bord supérieur du naviculaire, le ligament calcanéo-naviculaire, le sustentaculum tali, le tubercule postéro-médial du talus le délimitent [25].
Références bibliographiques concernant l’abord préliminaire de la cheville et du pied
[25] Tixa S. Atlas d’anatomie palpatoire du membre inférieur. Investigation manuelle de surface. Masson. 1997