La frontière entre les traitements actifs et passifs devient de plus en plus ténue. Ainsi une sidération du multifide peut être à la fois traitée efficacement par des traitements actifs (biofeedback, renforcement musculaire) comme passifs (manipulation vertébrale).
Comme pour la région cervicale, les muscles profonds pourraient avoir pour rôle de stabiliser la région lombaire et de contrôler les glissements, les muscles longs étant dédiés aux gestes phasiques. La difficulté technique pour analyser les muscles profonds empêche d’être plus affirmatif.
Organisation en chevrons du multifide dans le plan frontal
L’ex-muscle transversaire épineux stabilise le rachis lombaire à proximité de sa zone neutre, zone qui présente souvent des instabilités chez le lombalgique. Les altérations du multifide (atrophie, infiltrations graisseuses) sont aussi fortement corrélées à la lombalgie.
Variations de section du multifide
La symétrie de section des multifides chez les sujets sains [106] suggère que les asymétries de taille puissent être pathologiques. Ainsi, une amyotrophie sélective est très fortement liée à la lombalgie. Cette corrélation significative se retrouve aussi dans les lombo-sciatalgies.
Cette atrophie pourrait être provoquée par une atteinte du rameau rachidien dorsal, susceptible d’irriter les structures qu’il innerve, à savoir le multifide et l’articulaire postérieure correspondante [39]
Selon Hides [56], une expérimentation animale [57] montre une amyotrophie unilatérale du multifide entre L4 & S1 après section de la branche médiale du rameau dorsal de L3 de porcs.
Elle retrouve cette amyotrophie asymétrique chez le lombalgique aigu et l’estime plus marquée du côté douloureux.
Volume du muscle multifide dans le plan transversal mesuré à l’échographie aux niveaux L2-L5 chez des sujets asymptomatiques et des patients lombalgiques chroniques (les barres représentent l’intervalle de confiance). D’après Hides [56]
Le caractère systématique et unilatéral de cette localisation n’est pas retrouvé par d’autres auteurs, notamment dans les lombo-sciatalgies [5, 46]. Il y a certes une diminution de section relative, pas toujours facile à vérifier de par l’imprécision des mesures IRM, une dégénérescence graisseuse dans les 6 premières semaines, mais il est abusif de considérer le lien entre côté douloureux et sidération du muscle comme constant.
Multifide d’un manutentionnaire de pneus agricoles en invalidité…
Variations anatomiques du multifide
Expérimentalement [25], il est possible de créer une douleur liée à la souffrance du multifide. L’injection d’une solution hypersaline en regard de L5 dans le corps musculaire du multifide de sujets sains se traduit par une douleur locale au lieu de l’injection et des douleurs à distance, en bande, sur la cuisse, qui peuvent être antérieures comme postérieures.
En pratique
Un patient souffrant du multifide est donc susceptible de décrire un trajet semblable à une névralgie fémorale ou sciatique proximales, sans irradiation dans la jambe.
L’échographie, mesure clinique et outil de traitement
Échographie du multifide gauche lors du lever du membre supérieur droit lesté