Elles sont plutôt à utiliser en présence :
- De souffrances lors de flexions en charge, soulagées par l’extension,
- De limitations non douloureuses de l’extension lombaire susceptibles de limiter les amplitudes de segments distants.
Le massage

A contrario d’idées avancées en 1998 [1], les dernières méta-analyses [41, 42] ne considèrent pas le massage comme inutile voire néfaste dans les lombalgies.
Il semble au moins antalgique sur le court-terme pour les patients souffrant de lombalgie subaiguë ou chronique, notamment lorsqu’il fait partie d’une prise en charge multimodale.
Comme pour les autres prises en charge, il n’est pas possible de mettre en évidence qu’une forme de massage apparaisse plus efficace qu’une autre, qu’il soit suédois, thaï, basé sur des points d’acupuncture, à l’aide d’instruments…
Mode d’action
Il est méconnu, mais comme n’importe quel agent physique, il stimule les capteurs cutanés, thermiques, articulaires et peut souvent être assimilé à une mobilisation passive paravertébrale rythmée de faible amplitude.
Il peut être un moment privilégié de la relation thérapeutique lorsqu’il vient faire le lien physique avec les informations données au patient sur la neuro-physiologie de sa douleur.
Effets secondaires
Il présente peu de risques ni d’effets secondaires nocifs. Des endolorissements temporaires immédiatement après traitement, quelques réactions allergiques liées aux produits de massage sont retrouvés.
Pratiqué usuellement en procubitus, il peut être mal supporté si le patient n’apprécie pas les pressions dorso-ventrales augmentant rythmiquement l’extension, qui peuvent être dosées avec un coussin glissé sous le ventre.
Les tractions vertébrales
Il n’y a pas de preuves formelles quant à l’emploi des tractions vertébrales dans les lombalgies, cette intervention étant déconseillée dans tous les guides cliniques.
Les tractions sont plutôt considérées comme inefficaces, un manque de qualité dans les études [49] ou des études contradictoires [45] ne permettant pas de conclure sur un éventuel bénéfice de la technique. L’effet mécanique est mineur pour des tractions instrumentales correspondant à 30 à 40% du poids du corps [96]. Elles pourraient être réservées aux troubles radiculaires ne se centralisant pas.

Sur pièces cadavériques, une traction instrumentale de 9 kg entraine un allongement du rachis lombal de l’ordre de 7.5 mm, plus important chez le rachis jeune, moindre chez le rachis âgé et dégénéré. Au bout d’½ heure, il y a un fluage de 1.5 mm. 40% d’allongement s’observent du fait de la diminution de la lordose lombale, 60% des 7.5 mm sont attribués à la réelle séparation des corps vertébraux (donc 0.9 mm par segment vertébral) [12].
Il a été proposé que cette thérapie permette une ré-aspiration du noyau pulpeux en présence d’une protrusion ou hernie discale, mais rien n’étaye cette proposition.
Critères prédictifs de réussite du traitement
La présence de 4 critères pourrait améliorer fortement la probabilité de réussite du traitement par traction [16] :
- un faible score au FABQ (Fear Avoidance Beliefs Questionnaire),
- une absence de déficit neurologique,
- un âge supérieur à 30 ans,
- pour des patients non confrontés à un travail manuel.
Mobilisation passive en extension
Le patient est en procubitus. Le kinésithérapeute, latéral à lui, réalise des mobilisations passives vertébrales rythmées dans le sens de l’extension par les oscillations du tronc du praticien (fig.5), afin de mobiliser passivement chaque étage lombal en extension, gagner en amplitude et en antalgie lombale, améliorer la trophicité discale [73].
Critères d’inclusion
Une présélection [7] est réalisée sur :