Elles visent à obtenir un décollement des plans de la bourse séreuse sous-acromiale, améliorer la lubrification articulaire par production synoviale, restaurer un espace de glissement, permettre l’élévation passive. Cette décompression articulaire peut être visible chez certains sujets sains et laxes.
Les kinésithérapeutes comme les chirurgiens spéculent sur l’existence d’un conflit sous-acromial dans une scapulalgie. Les uns tentent d’agrandir le défilé sous-acromial par des techniques manuelles passives, une éducation active à l’abaissement ; les autres ruginent, coupent, incisent pour libérer le passage des tendons de la coiffe.
Même les radiologues s’essaient à faire gonfler la bourse séreuse sous-acromiale.
Il n’y a cependant pas de corrélation entre la hauteur de l’espace sous-acromial mesuré par échographie et les scapulalgies chroniques mesurées au Shoulder Pain and Disability Index [Navarro-Ledesma 2017a, Navarro-Ledesma 2017b].
Il s’agit peut être là simplement encore de «brutaliser sans douleur» une articulation sensible pour apporter la preuve de sa solidité aux centres supérieurs.
Le traitement de grosses ruptures de coiffe avérées sera sans effet. Une atteinte du membre supérieur lors d’une hémiplégie, une parésie d’autre origine sont évidemment des contre-indications majeures.
Apprentissage des mouvements pendulaires de l’épaule
Objectifs
Ce sont des mouvements de balancement du membre supérieur en rotation médiale ou latérale avec ou sans un poids de 1 à 2 kg tenu «à bout de bras», sensés permettre une décompression sous-acromiale et considérés comme le remède auto-passif de référence.
Procédure
Le patient est en appui d’une main sur une table, en flexion du tronc pour permettre une flexion abduction relative d’épaule. La technique nécessite un apprentissage pour que le patient puisse en même temps contracter ses fléchisseurs des doigts, ses extenseurs du poignet et relâcher ses fixateurs de la scapula comme du bras.
Décompression scapulo-humérale en latérocubitus
Procédure
Le patient est en latéro-cubitus, la tête sur un coussin afin d’éviter une tension excessive du trapèze supérieur. Le kinésithérapeute est à sa tête. Le membre supérieur repose sur le flanc du patient. Le kinésithérapeute contacte la tête humérale avec ses éminences, repoussant celle-ci en direction caudale. Cette manœuvre peut être utilisée en préliminaire chez un patient difficilement relâché.
Variante
Faisant suite à la manœuvre précédente, le kinésithérapeute en arrière du patient entoure d’une main le moignon de l’épaule, l’autre main venant renforcer la prise.
L’avant-bras du patient repose sur l’avant-bras du kinésithérapeute, le coude est contenu entre coude et abdomen du kinésithérapeute afin de maintenir et d’encourager la rotation latérale.
Le praticien réalise une traction caudale.