L’abord de cette région fait souvent appel à des conceptions classiques et anciennes.
La recherche d’une articulation fautive
La recherche de limitations de mobilité passive segmentaire thoraciques fait partie des pratiques quotidiennes des praticiens de thérapie manuelle.
La plupart des méthodes proposées considère qu’un diagnostic de mobilité précis est nécessaire pour la bonne réussite du traitement, bien que des études montrent un bénéfice clinique sans ce diagnostic préalable [10].
Cage thoracique et thérapie manuelle
Des concepts sont avancés communément par les praticiens, faisant relativement consensus dans les différentes écoles, mais sans validité retrouvée dans la littérature.
Les limitations de mobilité vertébrales entrainent des limitations de mobilité costales
La grande majorité des restrictions costales sont attribuées à des limitations vertébrales thoraciques. Elles sont donc considérées comme la plupart du temps secondaires à la limitation vertébrale; elles disparaissent lors du traitement vertébral.
Dans le cas contraire, la limitation de mobilité de l’attache antérieure de l’arc costal pourrait être un facteur pérennisant une limitation de mobilité postérieure.
Rien ne vient étayer ces thèses, si ce n’est que la présence de la cage thoracique augmente significativement la stabilité de la colonne thoracique dans tous ses mouvements [31].
Tensions musculaires et jeu costal
Il est classiquement considéré que des tensions musculaires «anormales» limitent la mobilité costale. Par exemple :
- Une tension « anormale » du sterno-cléido-mastoïdien ou des scalènes limiterait la mobilité en expiration de la première côte.
- Une tension «anormale» du carré des lombes limiterait la mobilité en inspiration de la 12° côte.
Les côtes entravant la mobilité de leurs voisines, notion de côte clé
Fréquemment, les praticiens ont l’impression qu’une côte présente une restriction de mobilité plus importante que ses voisines sus et/ou sous-jacentes. Elle semble limiter le mouvement inspiratoire des côtes sous-jacentes ou a contrario le mouvement expiratoire des côtes sus-jacentes. Côte-clé, elle serait à traiter en premier, pour libérer le mouvement inspiratoire des côtes sous-jacentes ou pour libérer le mouvement expiratoire des côtes sus-jacentes.
Le rôle des cicatrices
Une attitude en repli sur une cicatrice ou une intervention thoracique est fréquente, pouvant modifier la statique de l’ensemble du sujet (cas fréquent des interventions chirurgicales pulmonaires avec une ouverture au niveau du 5° espace inter-costal).
Des règles de prédiction clinique sont proposées, mais à ce jour, et contrairement à la région lombale, il n’y a pas de preuves avérées concernant leur utilisation [12].